Hasard de mes lectures sur les réseaux sociaux et une semaine après avoir publié l’article Pourquoi lire «Le virage Lean» de Art Byrne ?, je me suis replongé dans la lecture du Système Lean de J. Womack et D. Jones (2e édition) et je suis tombé sur le paragraphe Offrir des garanties solides en échange de la flexibilité dans lequel les auteurs font référence à Art Byrne lorsqu’il était chez Wiremold.

Dan Jones et James Womack nous rappellent que Art Byrne lors de sa transformation Lean avait compris que «la résistance à l’amélioration continue serait chronique s’il ne garantissait pas aux salariés leur maintien au sein de l’entreprise, même en cas de suppression de leur poste». C’est également un principe de respect envers ses salariés.

Art Byrne indique qu’ «ils [les dirigeants, NDLR] passent leur temps à me répéter que je suis fou de garantir les emplois. Ils me disent : Que se passera-t-il si vos ventes baisses ?» Ce à quoi Art Byrne répond

Moi, je pense que nous avons cinq lignes de défense avant de licencier : 1) réduire les heures supplémentaires, 2) affecter les salariés excédentaires à des activités de Kaizen (pour encaisser les dividendes plus tard), 3) reprendre la fabrication de certains composants à des fournisseurs marginaux avec lesquels on prévoyait déjà de cesser de travailler (puisque les machines sont maintenant très flexibles [Wiremold et ses salariés ont amélioré drastiquement le temps de changement de configuration des machines de production (SMED)], 4) réduire la durée hebdomadaire de travail et, la mesure la plus efficace, 5) développer de nouvelles lignes de produits pour stimuler l’activité. Aujourd’hui, nos employés ont une grande maîtrise de l’amélioration des processus et seul un imbécile se séparerait de salariés qualifiés à cause de fluctuations passagères de l’activité.

Art Byrne le répète dans son livre Le virage Lean

Si, par exemple, vous vous êtes engagé à ne pas licencier et qu’un projet Kaizen permet de libérer dix salariés, vous devez les reclasser pour tirer parti du gain réalisé et le retrouver sous forme de bénéfice dans votre compte de résultat. […] Vous pouvez aussi affecter les plus performants des salariés en surnombre au bureau de promotion du Kaizen, afin de générer d’autres améliorations et accélérer la transformation de l’entreprise, ou de les utiliser à des travaux d’habitude sous-traités à l’extérieur.

Et de conclure ses propos par

Chaque salarié de l’entreprise doit constater que les changements auxquels il a contribué ont une effet positif en termes de partage des bénéfices qui sont durables.

Je me souviens de mon père, quand j’étais jeune adulte, qui me disait que c’est lors des temps difficiles qu’il faut préparer l’avenir pour être les premiers et les meilleurs dès la reprise.

Et vous, en cette situation difficile que nous connaissons actuellement ou suite à vos améliorations, qu’avez-vous pris comme engagements auprès de vos salariés ?

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